Je suis un sot, je suis un niais, je suis un fou[2]
incapable d’apprendre[3] un métier, incapable
de gagner, au travail des jours, le pain[4] palpable,
la paresse et l’orgueil me montent à l’assaut.
Je crus[5] un jour en mon génie. Le pinceau
du rêve me traçait un luxueux retable.
il a tôt fait de me revautrer à l’étable
l’argent boueux qui m’a grippé l’âme à son sceau.[6]
Ton rêve crève. Pourquoi te désoler, lâche !
il faut agir et non pleurer. Saisis la hache
à pleins poings. Affile ce fer sur la pierre,
car, le temps est venu de lutter, face aux maux.
lève-toi, songe-creux. VIS, sans plus te complaire
aux cymbales vides et sonores des mots !
8–14
ô mon Dieu donnez-moi la force de me taire
Arrachez de mon cœur la vigne et ses rameaux,
arrachez de mon cœur l’amour du chalumeau
frêle, du luth qui vibre et des Voix éphémères.
mon Dieu, le temps n’est plus aux ris de l’heure arrière,
car l’enfance est mourante. ternes, les émaux
de jadis émiettés au choc des poings brutaux
laissent à nu le plomb lugubre des verrières.
Je bouche mon oreille et clos mes yeux. Ma tour
d’or s’effondre et l’amour de la beauté, l’amour
de la candeur, je le déchire aux ronces et l’y vautre.
stupide, je tremblais au seuil du grand Mystère,
et mon regard scrutait les astres, solitaire.
Eh bien, je fermerai les yeux, comme les autres !
8–14
“Bah ! délaisse la pensée impuissante et vaine
qui grince, et creuse, et mord, puis pâle ne dit mot,
tremblant d’avoir rongé un fil du grand’Manteau.
écoute plus tôt le sang charnel de tes veines.
il te dit “ travaille donc, travaille,[7] l’oubli
seul pourra te donner la joie et la quiétude.
bronze ton front de scepticisme. Autre Latude[8]
évade-toi d’En Haut. le Très Bas ennoblit ;
Tandis que tous les mots vains, que toutes tes phrases
creuses n’aboutiront, oh le divin extase,
qu’à coudre à ta cape des pièces et des trous
Si tu veux te muer en raté, je te laisse.”
“Hélas ! tant d’astres d’or étincellent sur nous
que je n’aimerais point que mon regard se baisse.”
8–14
C’est fait. J’ai repoussé l’azur, et ce fardeau
trop lourd sous lequel je courbais, 1 coup d’épaule
m’a suffi[9] pour le rejeter au sombre flot.
l’oubli l’a couvert comme un mascaret le môle.
pourtant je ne suis pas rassuré––Quoi me frôle
quand le soleil des soirs saigne aux fleurs des vitraux
et quand la mer des nuits déferle, lourde et molle
quoi me parle, plus doux et plus prompt que l’écho.
Bah ! mais bientôt j’en suis sûr, ces quelques fous qu’on nomme
songe et rythme, seront cloîtrés comme des nonnes
et le Dragon bestial gardera le caveau.
alors je pourrai jouir du trésor qui s’amasse
de labeurs et de joie, et me mêler à vos
trafics, hommes, et me perdre enfin dans vos masses !
8–14 4
12 et 13
Enfant crois-tu que cela donne joie et calme
d’étreindre des pensers pérennes et profonds.
ton orgueil mourra plus vite que cire ne fond,
plus vite que ne joue la rame dans les scalmes.
le soir tombe, effrangé au noir velours des palmes.
le père est assis, les doigts calleux, la neige au front.
travaux passés, bonheur présent dans l’ombre font
frissonner au vent, fil de la Vierge, une chaîne alme.
il a vécu toute sa vie. le soir tombe..
la paix inénarrable étreint l’homme et l’opombre.
moi, quand j’aurai creusé l’inanité des songes
moi, quand j’aurai mordu l’âpre pain des angoisses
moi quand j’aurai vécu jusqu’au bout ce mensonge
que me restera-t-il ? Le cercueil. “non, l’extase !”[10]
8–14
8–14
les brumes se sont levées, leurs anneaux
poudreux
les prés touffus, les lointains clairs
dont l’œil se dilate,
les galops fous au triple éclair
sous les doigts, qui flattent,
l’ardeur blandissante du mors
la sueur insane,
la course. L’ouragan qui mord
la robe alezane,
la crinière éparse où la main
du César se lustre,
la parade, les paons romains
rouant, aux balustres,
l’éveil fougueux des branle-bas,
le choc bleu des piques,
les morts[11] qu’on mord, les sabots las
baignant dans l’épique,
le repos. L’ombre d’un bouleau
berçant des casques,
les naseaux rouges fouillant l’eau
sanglante, aux vasques,
buccins d’or, pourpre des aigrettes,
jours trépassés,
Je vous médite et ne regrette
rien du passé.
pourtant j’ai place au râtelier
près du carrosse
et des taons à mes jarrets liés,
caduque, rosse.
24–8–14
Une version antérieure existe en prose :
Les brumes se sont levées. Leurs anneaux poudreux qui se traînaient au pied des arbres, infiltrés de soleil, émiettés en gouttes irisées miroitantes ont formés forment un brouillard de rêve léger frais blanc qui s’est s’évanouit comme un songe. Maintenant la plaine dort à l’infini et le vert frais des herbes se brouille et s’évague au en bleu laiteux des lointains flous. Par groupe masses les arbres jaillissent, immobiles, comme des fontaines pétrifiées, comme des menhirs géants,[12] en masse d’or vert et rose d’or rose qui s’estompent là-bas, derrière la gaze d claire des beaux matins, avec des richesses exténuées d’opale. Des groupes se précisent sous le frémissement des palmes. L’harmonie des voix calmes, rythmée aux trilles des rires joyeux jeunes, monte, elle s’imprègne au pailletis de soleil qui vibrent font vibrer l’éther, et s’harmonise à la splendeur paisible du matin. Ceux qui sont nés là pleurent quelques larmes frêles. Les autres, bercés[13] seulement du grand Désir montrent avec des gestes éployés la lisière lointaine et tranquille, On plie les toiles et la tribu se met en marche. Vers quoi ?
J’ai lié l’Orgueil au pilori
du supplice
et sur son torse endolori
se déplisse
le knout happant l’or du manteau
qui se tache
de sang, se déroule et bientôt
se détache.
Pourpre sur pourpre, soie et sang
que lacère
la mort ployant les reins puissants
dans sa serre.
Elle s’agrippe et lui sourit,
verte amante
ourlant de vers et de souris
chair et mante.
l’orgueil hurle, étreint par les deux
griffes courbes,
tous nerfs tordus il grince, hideux
veule et fourbe.
Or, la coulle impériale coule
à ses pieds
laissant à nu son corps de goule
estropié.
9–14
9–14
fragment. 9–14
4 5 5 3
Sûr du progrès,
picador épique,
j’ai pointé ma pique
à mon gré.
J’ai déclassé
l’art et ses révoltes,
bustes, archivoltes,
pots cassés.
Vénus, Jupin
que la crasse incruste,
et l’amour vétuste
du taupin :
Eros vainqueur
aux flèches rosées.
Psyché[14] posée
bouche en cœur.
Ces dieux fœtus
sont laids, L’art attique
ne plaît qu’au portique
de Plutus.
L’or. dieu-plaisir
L’or seul rend capable
l’or mue en palpable
le désir.
Jette à plein poing
L’or, la pluie ardente
la miche où s’édente
L’homme, et point
de vains regrets
Jette à toute secte.
Vois : la brute abjecte
en progrès
l’œil se dorant
d’un désir (le vôtre)
s’y rue et s’y vautre,
adorant !
vers 9–14
J’ai parcouru la grand ‘ville
Seigneur, ayant faim d’amour...
mais sa parodie est vile
je cherche toujours.
J’ai parcouru ma pensée
Seigneur ayant soif de bien…
de tant d’heures dépensées
que reste-t-il ? Rien.
.14
terza rima
J’ai pleuré, j’ai gémi d’angoisse
dans la nuit
le rets se tend, l’aile se poisse.
Je ne suis plus triste d’ennui,
mais la serre
d’effroi me harcèle et me nuit.
le fouet du doute me lacère
vers 9–14
éternelle ironie ô nature, en ce coin, feuilles
d’hiver, que vêt encor l’or amorti des branches.
vers ceux dont le canon gronde et tressaille au loin
mes pensers, fil rompu, marge à marge s’endeuillent.[15]
fleurs de candeur, fleurs de tendresse, fleurs de gloire
une à une, vous vous flétrirez, belles niaises
la bourrasque se rue ardente à la victoire
déchiquetant ce péplum d’or en pluie de braise.
c’est pour nous, c’est pour moi que funèbres, les champs
se bossèlent, pourtant le corps gourd, l’âme lasse
je pleure en regardant l’automne en son penchant
mais mon rêve à leur rêve héroïque s’enlace.
Tuileries 10–14.
La nature était grande, éternelle en ce coin
D’hiver que vêt encor l’or amorti des branches
Vers ceux dont le canon gronde et tressaille au loin
Ma pensée, fil rompu, marge à marge s’effeuille
Fleurs de candeur, fleurs de tendresse, fleurs de gloire
Une à une vous vous flétrirez, belles niaises.
La bourrasque se rue ardente à la victoire
Déchiquetant le péplum d’or en pluie de braise
C’est pour nous, c’est pour moi que funèbres les champs
Se bossellent. Pourtant le corps gourd, l’âme lasse
Je pleure en regardant l’automne en sang…penchant..
Mais mon rêve à leur rêve héroïque s’enlace !
Oct. 1914
Je ne suis pas de ceux qui combattront
tâche auguste,
pour eux la gloire porte à sa lèvre robuste
le clairon.
Je ne suis pas de ceux qui sur la glèbe pieuse
tomberont,
de ceux que l’Immortalité respectueuse
baise au front ;
de ceux que leurs foyers reverront, apaisés
rose aux lèvres,
la France, bonne mère, ayant chassé leur fièvre
d’un baiser.
21 bis ou 22
Dieu mon maître
Vous m’avez donné de faire ma tâche.
J’accepte avec joie et je vais m’y mettre
sans peur lâche.
votre Grâce
Seigneur, me donne courage et confiance
Je boûs[16] du sang chaud d’une jeune race
sans méfiance
et sans haine
pour qui l’horizon s’ouvre comme un rêve
où lourd du sang des aînés, dans les plaines
le blé lève.
12–14
“Philis laisse ton bras
dormir à mon épaule.
ne jouons plus de rôles.
Je suis si las.”
“Nous avons des parfums
à respirer ensemble
ami ; du soleil tremble
sur le chemin.”
“Chère, si ce sentier
fleuri n’est qu’un mirage,
perdras-tu point courage
du sang aux pieds.”
“Que craindrais-je. On est deux
à fuir au long des routes.
Là-bas gîte sans doute
ce que je veux !”
“Enfant ; il se peut qu’au
terme notre espoir jeûne...
Partons ! Nous sommes jeunes
vaillants..et sots.
12–15.[17]
Madeleine, prostituée aux mains ravies
d’incirconcis, ivre du rut de leurs haleines,
malgré les fards malgré les bagues et les laines
repue, sanglota du néant de sa vie.
Cette fille, ayant réuni sans en omettre
rien ce qu’elle reçut d’Ephrem au rire vain
courut chez son marchand de fard, et s’en revint,
blême, un pot de myrrhe aux mains vers le nouveau Maître.
Madeleine, les cheveux au vent où cours-tu.
yeux fous, gestes hagards, Madeleine où cours-tu
dans le soir ? Les anciens riaient sur son passage.
Pourtant malgré les disciples scandalisés
son corps broyé d’amour eut le pardon du sage
dont les doigts blancs s’unirent à ses doigts brisés.
12–15.[18]
Une version antérieure se trouve dans un manuscrit :
Madeleine, ayant fait de l’œil à ceux d’Asie
Et de Rome, et connu le rut de leurs haleines
Malgré les fards malgré les bagues et les gemmes
Senti sourdre à son cœur le vide de sa vie
Madeleine ayant réuni sans rien omettre
Ce qu’elle avait reçu, d’Ephrem aux cheveux fins
Courut chez son marchand de fards et s’en revint
Blême, un pot de myrrhe aux mains vers le Nouveau Maître
Madeleine, les cheveux au vent où cours-Tu ?
Yeux fous, gestes hagards, M., où[19] cours-tu
Dans le soir ? Les anciens riaient à son passage
Pourtant malgré les disciples scandalisés
Son corps, broyé d’amour, eut le pardon du Sage
Dont les doigts blancs s’unirent à ses doigts brisés[20]
oh ! Maître, laissez-moi vous dire sans mots vains
la joie de vous avoir rencontré sur ma route,
o Vous l’Infinité et de l’embrasser toute
dans la tâche accomplie humblement
. ô le vin
d’orgueil, il enivrait la vigueur de mes rêves
et je ne savais pas canaliser ma sève
et suivre la voie droite, et les crocs du chemin
se hérissaient, m’ensanglantant le front. Les mains
moites de fièvre et l’âme ouverte à tous les vents
j’allais. désirs saoulés, mon rêve décevant
évanoui, je sentais, nu, quand le vent rôde
au bois, le frôlement d’ailes molles et chaudes,
le désir, la faiblesse, le remords, le doute...
et je pleurais.
Vous avez vu mes pleurs. La route
s’étend, vaste et je vais au but, la Vie au cœur,
car je marche la main dans Votre main, Seigneur.
5–15
oh ! Seigneur j’ai connu que votre joug est doux,
qu’on goûte un vrai repos à défricher vos terres,
à creuser les sillons, brisant les mottes d’où
jaillira le bon grain des moissons salutaires.
Jadis, frappant[21] le tuf, bondissant de[22] courroux
j’errais par les sentiers sauvages, solitaire.
l’ouragan[23] s’écrêtait[24] contre ma corne altière
et dompté mutinait mon dru pelage roux.[25]
mais parfois je fermais ma prunelle.[26] mon être
repu se détendait et je songeais au Maître
futur qui lasserait de coups mes reins.[27] Cela
c’est aujourd’hui. le soc pèse. votre joug bouge
à mon front dur, car votre bras noueux scella
sur mon flanc asservi[28] la frappe du fer rouge.
4–15
Quand mon corps pourrira, roide et vert, que mon nom
soit glorieux ou méprisé, dis, que m’importe,
qu’importe sur ma stèle une couronne ou non.
Lorsque de mon caveau sera close la porte,
ma bouche, d’avoir bu le baiser où le vin
n’édentera pas moins sa lividité torte.
mes mains auront pétri l’or ou la chair. En vain
crisperont-elles sous la visqueuse morsure
leurs nerfs décortiqués sur le squelette fin.
mon torse qu’amollit la couche des luxures
tressautera-t-il moins entre les ais rugueux
qui, sur ma nuit, seront vissés d’une main sûre.
mes jarrets qu’affolaient les délices fongueux
fibre à fibre s’efflocheront. mon corps débile
choyé jadis, s’ira coucher nu tel un gueux
et peut-être, d’avoir gavé mes ruts nubiles
d’appâts insuffisants, renié mon âme, dorloté
d’éphémères amours d’une fièvre inutile
me faudra-t-il haïr pendant l’éternité.
6–15
Je veux vous remercier depuis que j’ai suivi
la route ; vous remercier pour le bonheur
calme, et pour la vraie prière de toute heure
profonde et pour la mort heureuse, et pour la Vie.
Je veux savoir, je veux souffrir. J’ai foi. le cœur
ulcéré connaîtra le baume qui se pose.
Je ne crains plus la vérité. bonnes, les causes
rythmiquement enchaînées meuvent leur vigueur.
ô pouvoir être seul et songer sans angoisse
à l’inconnu voisin qui nous presse et qu’on troue
yeux bandés, sachant que muette frôlant nos joues
attentive, une Main protège nos mains lasses.
6–15
Donc ces villas et ce bois
c’est la loi
qui borne mon existence.
plus de stances
amères, et plus d’accents
angoissants.
J’ai scellé la dalle pleine
sur ma haine ;
su poigner et ressaisir
mes désirs...
c’est la foule des Dimanches.
sueurs. manches
troussées. papiers salis.
hallali
de rires et de disputes
que suppute
l’œil mi-clos et goguenard
un canard,
un canard fils des riants
Orients,
d’Inde de Perse ou de Chine,
dont l’échine
meut, candide, sa blancheur.
l’herbe en fleur
berce son poitrail de neige
qui s’allège
d’un timide duvet lent.
l’oiseau blanc
soudain bat de l’aile, avide
d’air vivide,
d’herbe drue de lacs profonds.
tout se fond
dans un cri âpre de sistre
qui sinistre
roule, meurt. L’oiseau dressé
harassé
claudique, plonge et s’ébroue
dans la boue.
6–15
en arrivant à St Mandé.
La neige beige esseule les stèles
les heures de ceux-là, où sont-elles ?
qui clora mon œil mort grand ouvert ?
sera-ce l’été ou l’hiver
quoi baisera ma lèvre livide.
un ami. une femme. le vide.
devant l’Éternité quelle main
vêtira mon corps mou de pantin.
Dieu me fera ranger dans ma boîte
l’effroi aux narines tempes moites.
par dessus le pont quoi prend ma main.
Si ce n’est aujourd’hui, c’est demain.
7–15
Elle entre en coup de vent, lorsque le jour décline
elle est vêtue d’un péplum aux longs[29] reflets
elle est mère et nourrice. elle console. elle est
bonne et berce nos fronts de sa lèvre câline.
et je sais que bientôt mes révoltes félines
mon rire et mes sanglots, mes rêves bleus, mes plaies[30]
rouges, enfants domptés[31] d’une goutte de lait
dormiront sagement sur sa chaste[32] poitrine.
(oh ! Nous mirer toujours dans ce miroir sans tain)[33]
et ma prunelle sous ma paupière s’éteint.
Donc mes sueurs d’angoisse et mes cris de détresse
ne serviront de rien ! Mon avidité mord[34]
au tétin qui, sous les doigts fiévreux qui le pressent
Oh ! non face camuse et creuse, il n’est pas vrai
que
. orfraies
.
Mais ne crois pas ô mort veule que tu m’effraies
crâne nu sous quoi gît l’insoluble mystère
tu n’oppresseras pas toute mon âme altière.
Je sens que je suis fait pour vivre, et je vivrai.
Ne vrille plus tes yeux sur les miens, ô squelette.
Tout chemin t’a pour but, tout miroir te reflète
frôlant contre ma joue un ricanement creux.
C’est en vain. Tu ne m’effraieras pas. Je t’envie,
il ne me leurre pas ton travesti verreux
Je te connais. démasque-toi. Tu es la Vie !
Une version antérieure du poème précédent :
Oh non ! Face camuse et creuse il n’est pas vrai
Que je palpiterai tout entier sous ta serre.
Tu peux ronger mon corps dans ton orde tanière
Tu peux t’auréoler [environner] de hyènes et d’orfraies
Mais ne crois pas ô mort veule que tu m’effraies
Crâne nu sous quoi gît l’insoluble mystère
Tu n’oppresseras[37] pas toute mon âme altière
Je sens que je suis fait pour vivre et je vivrai.[38]
Ne vrille plus[39] les yeux sur les miens ô squelette.
Tout chemin t’a pour but, tout miroir te reflète
Frôlant contre ma joue un ricanement [blanc] creux.
C’est en vain. Tu ne m’effraieras pas. Je t’envie
Il ne me leurre pas ton travesti [troublant] verreux
Je te connais ! Démasque-toi ! Tu es la Vie !
J’ai connu votre poing sur mon épaule, Maître,
que le repos n’est pas au lâche que harasse
la tâche et qu’il serait ridicule et cocasse
de mesurer mon œuvre aux vôtres, mètre à mètre,
trop las des sottes libertés, pour m’en remettre
à Vous, j’opprime en Vos vengeances, mes mains lasses
dont la chair moite cède au fouet souple qui lace
Écartelant sous la souffrance tout mon être.
Je n’envie pas Votre bonheur, mais Vous servir
humblement. mon orgueil s’exaspère aux soufflets
et ma haine exerce ses dents à s’assouvir,
mais Vous triompherez, ô Maître, s’il vous plaît,
du taureau écumeux, cossant d’un front sanglant.
Arrêtez-le rien qu’au toucher de vos doigts blancs.
Octobre 1915
ô Maître j’ai connu le fouet de vos lanières
Voyez : Voici mon corps redevenu pesant
comme l’airain ; et mes ailes qui se fanèrent
et ma prunelle morte et mon geste impuissant.
Dans la nuit, dans la nuit violette et coutumière
j’ai tordu mes bras et ma rage en gémissant.
je suis retombé nu[40] sur l’oreiller de pierre.
L’Amour tari laisse à nu le vide angoissant.
Hélas ! hélas ! pourquoi la boue au lieu des sources,
et des caillots de sang roux aux crocs du chemin
lorsque mes pieds meurtris trébuchent dans leur course.
S’il vous plaît, frappez ma tête vile. mes reins
frémissants, et fouaillez ma douleur d’un ongle ivre..
Tout ce que je désire, Maître, c’est Vous suivre.
10–15
Et je sais que ceci m’atteindra sans férir..
et voici que je tends, pâle, mes deux épaules
au joug, et que mon front se baisse sous la gaule
et que mon pied fourbu se prépare à courir.
L’esclave ne doit pas être las de souffrir.
Je tends toute ma chair au gourdin qui la frôle
ayant jeté tout masque et désappris tout rôle
pour me coucher aux pieds du Maître et le servir,
heureux quand son talon fouille ma face imberbe
et châtre mes désirs de stupre et de superbe
dans l’affaissement vil de la boue et du sang,
puisqu’au soir son Amour vivifiera ma glaise,
drapant ma nudité de ses rayons puissants,
et ma blessure irradiera dans Ta fournaise !
10–15
Sous ces rameaux couverts
ces myrtes et ces roses,
tranquille, roide et vert,
Tircis repose.
Une version plus complète se trouve dans un manuscrit :
Sous ces rameaux couverts,
Ces myrtes et ces roses,
tranquille, roide et vert,
Tircis repose.
Le chef de pleurs transi,
Bacchus, Pomone, et Flore,
Lamentent cet air-ci
Qui le déplore.
“Tircis, ami charmant”
Qui sus la joie de vivre,
Pourquoi vas-tu dormant,
Froid comme givre
A jamais tes pipeaux
Ont tu leur villanelle
Tes yeux pers ont enclos
L’ombre éternelle
Gisent tes doigts muets
Aux cordes de la lyre,
tes doigts que remuait
L’heureux délire,
La chanson que ton ris
Saurait à la lumière
Sur ta lèvre transi
dort éphémère
Ta chevelure d’or,
Ta lèvre tant baisée
Ta joue rose, la mort
les a brisées.[41]
Une strophe manque.
Bacchus t’offre le vin
De sa dernière amphore.
Le lys blanc, l’œillet fin,
t’a cueillie[42] Flore
Pomone un plein panier
De figues et de pêches—
Hélas, près des charniers
Fleurs et fruits sèchent.
Le pied nous fait défaut,
Notre langue se fausse.
Arrêtons-nous. il faut
Combler ta fosse
Dieux vains, notre pouvoir
Expire au seuil du gouffre
Nous ne pouvons savoir
Combien tu souffres
Tes[43] joies furent factices
Et ce corps, qui fut tien
Te livre à la Justice
Du Dieu Chrétien !
Oct–Nov 1915
Elle était douce, et bonne, et belle et blanche. J’ai
sangloté quand j’ai su qu’elle allait mourir. Cette
enfantine poupée aux soyeuses fossettes
éventrée, accouche des vers qui la rongeaient[45]
Ça va barder, ça va barder ! Déjà dévie
la lame où se désarticule le malin.
mes doigts qui s’attardaient sous la tiédeur des lins
vont palper, frémissante et haineuse, la vie.
L’innocence ? Elle a craqué, portière fanée.
C’est encore pour des heures et des années
que le soleil putride et poisseux cuit à blanc.
La Bête tord ses flancs où la sueur dévie
à mon flanc, et visse son mufle sur mes dents,
mes dents qui frôlaient ce matin Jésus-Hostie.
2–16
Tel, prêt au départ, le pèlerin,
j’ai gonflé mon outre et ma besace
et pour les chemins où nul ne passe
élu le cilice et ceint mes reins.
J’ai dit “Je suis fort et jeune. rien
n’osera borner sous moi l’espace.”
la glèbe mœlleuse, l’herbe grasse
j’ai dit d’abord “Ça n’est pas malin.”
J’ai dit “Mon bissac est lourd. Mangeons.”
“mon outre est pleine à crever. Buvons.”
J’ai dit “L’étape est fort loin. Dormons.”
J’ai dit “mes pieds sont crevés. mes joints roides.”
J’ai dit “mes genoux saignent. la boue glace.”[47]
J’ai dit “Votre Volonté soit faite.”
1–16.
Tu caresses ta chair et tu souris enfant,
ta chair d’opale tramée en bleu fil de veines
et ta narine en fleur aspire, lourde et vaine
l’âme des pistils roux qu’écrasent tes doigts blancs.
La chair qui t’enfanta fut, elle aussi, enfant
puis mère, et maintenant se décompose, vaine,
chose innommable, sans yeux ni nez, muscle ou veine
mais serre d’un immobile élan, le Christ blanc.
il ne reste de celle-là qui t’aimait qu’un
glaïeul fané aux feuillets clos d’un vieux bouquin
que tes doigts adulés ne rouvrent pas sans honte.
Tu souriais aux clameurs fauves des chairs en rut
(ton rêve exaspéré aux mâchoires du comte)
quand Jésus au détour d’un feuillet t’apparut !
vers de 13
il t’a dit : “Quand les vers larderont tes membres roses
et que tes rires et tes sanglots se seront tus
avec les phrases qui dévièrent ta vertu,
tu auras laissé ceux qui t’aimaient parmi les choses.
Nul n’aura souci du coffre où tu te décomposes
de ta vie il ne restera pas une fleur. Tu
t’en iras toute dans l’oubli où se sont perdus
tant d’autres qui caressaient avec amour leur chair rose.
Tu vois : demain tous tes palais iront à vau-l’eau ;
c’est que tant de lèvres se sont tues ; de regards clos
et tant de seins qui fumaient d’orgueil tombés en poudre
Enfant, tout n’est que vanité, hors Moi. Pourquoi coudre
à ta chair éphémère l’inextinguible faim.
Viens vite. Je te donnerai le Pain et le Vin.”
2–16
Maintenant que j’ai dépiauté tes semblants,
que je sais le parfum de tes sueurs, tes membres
grêles, tes seins lourds, le vide de tes yeux d’ambre,
comptant tes os, jaugeant ta graisse, soyons francs !
Ta chair est ma chair : tes os mes os. Tous deux blancs
et nus, sots orphelins du seul Paradis. Cambre
tes reins, gonfle ton torse. Soit. Décembre
venu, nos cadavres seront très ressemblants.
Profitons de l’entracte. Vois-tu, Camarades
jouant le même mot dans la même charade
dégrimons-nous le rideau chu,[48] et, vrais acteurs
partageons le bouillon fade, le pain qu’on trempe,
le parapluie et la nuit froide. il est une heure.
le pompier dort. le lampiste[49] souffle la rampe.[50]
2–16
Une variante se trouve dans un autre manuscrit :
Maintenant que j’ai dépiauté tes semblants,
Que je sais le parfum de tes sueurs, tes membres
Grêles, tes seins lourds, le vide de tes yeux d’ambre,
[Que j’ai] compté tes os, jaugé ta graisse, soyons francs !
Ta chair est ma chair, tes os mes os. Dans son Plan
Dieu ne t’a mis ni plus haut ni plus bas. Cambre
Tes reins, gonfle ton torse. Soit : Décembre
Venu, nos cadavres seront très ressemblants…
Seras-tu franche. Moi je suis franc. Camarades
Jouant le même mot dans la même charade
Dégrimons-nous[51] dans la coulisse, en vrais acteurs
Et partageons le bouillon gras, le pain qu’on trempe,
Le parapluie, dans la nuit froide. Il est une heure.
Le pompier dort. Le gaziste souffle[52] la rampe.
2–16
Or m’étant assouvi, Maître, en Votre Sang vif
je suis rentré dans le monde, les lèvres pâles
du baiser haletant d’amour, au goût brutal
(tel l’écume ruée aux gorges des récifs).
Votre poing furieux scandant mon cœur rétif
la prunelle dissoute aux clartés triomphales
et les doigts gourds d’avoir forgé ma chair qui râle,
muet, guenille rivée à Vos clous, don votif.
Vous êtes encor là ; et ma terreur s’éreinte
à lutter contre Vos Bras aux rudes étreintes,
et mon respect halète, les dents à vos Pieds
Car Vous êtes “le Dieu terrible” “mais le Frère
aîné.” “Le Jaloux” “mais l’Ami.” “Le Justicier”
“mais l’Hostie, l’Amour inassouvi qui pleure !”
22–5–16.
à copier
reconstitué de mémoire. Il manque beaucoup.
Voici le temps de Gog et de Magog. Le monde
empaumé, sue tel une charpie en sang,
et le fumet des chairs broyées, des corps immondes
énamoure la narine du Dieu puissant.
Nous nous sommes bouché les yeux, clos les oreilles,
en feignant d’ignorer l’horrible vendangeur
qui, saoulé de vin nouveau, dégrappe sa treille
et danse, dans le jus pourpre, d’un pied vainqueur
Car les temps sont enfin venus. L’Ange à la hache
Frappe le tronc pourri du monde qui frémit,
craque et tournoie, sous la rage qui l’arrache,
et s’abat, noir remous de branches et de nids.
Là où le corps sera, s’assembleront les aigles.
De l’orient à l’occident, comme l’éclair,
vous nous avez gerbés comme un faucheur ses seigles,
et les corbeaux criards se disputent nos chairs.
Vous nous avez nourris Maître, de votre mœlle,
et nous avez marqués du Tau d’horreur au front,
pour que, par notre mort, votre Amour se dévoile
aux générations des générations.
désireux du RÉEL, impatients d’attente,
nous avons traversé l’apparent, droit au but.
Au matin, le simoun a déchiré nos tentes
et notre jeune sang, le sable chaud l’a bu.
Nous aurons parcouru ce désert d’apparence
avec, contre nos sens, Votre Hostie en dépôt,
ignorants des parfums vieillis en fumets rances,
et des fadeurs muées en “passe-moi le pot.”
nos corps, avant d’aimer, éclatent comme bombes.
nous n’avons pas connu la douceur du foyer.
Qu’importe. nos enfants grossiraient l’hécatombe
l’avenir est barré par l’ombre du charnier.
crachant[53] leurs huées sur votre Cœur qui n’en peut plus
L’ultime vague du dernier flux !
Des variantes se trouvent dans un autre manuscrit :
Voici le temps de Gog et de Magog. Le monde
Empaumé, sue, tel une charpie, le sang
Et le fumet des corps broyés, du sang immonde
Enamoure la Narine du Dieu[54] Puissant
Nous nous sommes crevé les yeux, clos les oreilles
Tâchant[55] d’ignorer quel horrible Vendangeur
Saoulé de vin chaud et vif, dégrappe sa treille
Et danse, dans le jus rouge d’un pied vengeur
Car les temps sont enfin venus. L’Ange à la hache
Tape le tronc pourri du monde qui frémit
Craque et tournoie sous la rage qui l’arrache
Puis s’abat,[56] noir remous de branches[57] et de nids
Les populations[58] sècheront[59] d’épouvante
En écoutant monter la Voy des grandes eaux
“Le Fils de l’Homme[60] dans sa gloire triomphante
Approche” et c’est pourquoi crient et giclent nos os.
“Là où le Corps sera s’assembleront les aigles
De l’Orient à l’Occident, comme l’éclair.”
Vous nous avez fauchés tel le faucheur les seigles
Et les corbeaux gourmands se disputent nos chairs
Pour ceux-là qui piaillent et blasphèment, la tête
haute, vous avez parqué le vil troupeau
des serviteurs, afin que justice soit faite
Et que nous mourions en léchant le couteau
Vous nous avez nourris, Maître, de votre Mœlle !
Et nous avez scellés[61] du signe rouge[62] au front
Pour que, par notre mort, votre Amour se dévoile
Aux générations des générations.
…………………………………………….
Nos cœurs béants qu’assoiffait la Vie intégrale
Fument dans la fadeur pourpre des membres morts
Le Boucher chante et sa chanson couvre les râles
D’agonie obstinée et fétide du porc.
Qu’importe nos cerveaux broyés que le sang zèbre
Et nos poitrails rougis de crosses et de clous
Le catafalque d’ailes noires, la ténèbre
Le grouillement des vers et le baiser des loups
Si nous n’avons pas eu le temps, blancs d’ignorance
De caresser de jeunes chairs aux niais propos
Au moins nos cœurs pourrissent, vierges d’amour rance
Et de fadeurs muées en “Passe-moi le pot.”
Que nous ignorions, car le couperet tombe,
Le foyer qu’on attise au labeur journalier
Qu’importe nos enfants grossiraient[63] l’hécatombe
L’avenir est barré de l’ombre du charnier.
Dédaigneux du mensonge, impatient d’attente
Nous aurons traversé l’apparent, droit au But
À l’aube, le simoun déchira notre tente
Et notre jeune sang le sable blond l’a bu.
Merci Seigneur d’avoir voulu cette tuerie
Et que nos corps vierges pourrissent sans cercueil
La terre des martyrs était en pénurie
Et nos patrons[64] du ciel nous feront bon accueil
Car vous avez plié Maître nos mains dociles
A la prière et clos nos yeux sous le respect
Car les gouttes d’amour dont miroitent[65] nos cils
N’effacent pas en nous l’inaltérable paix.
Merci d’avoir permis qu’à la mer de blasphèmes
crachant[66] ses huées sur votre Cœur qui n’en peut plus
La prière ourle son écume, en nos corps blême
Qu’échoue l’ultime vague du dernier flux.
Juin Juillet ?
Je ne vous[67] donnerais ni mon cœur, ni ma chair
Car ma chair et mon cœur sont à lui. Camarades
Nous nous donnerons si vous voulez, l’accolade
Et puis nous partirons sans plus. Le temps est cher.
Vous connaîtrez les matins gris et les soirs clairs
Et la paix du cœur, sans masque, loin des parades,
Et vous rendrez, Lui seul pilotant vers la Rade
Votre âme[68] son esclave et votre corps son serf.
Et puis quand il vous tiendra toute dedans ses paumes
Vous saurez la tristesse, l’angoisse ! Le baume
Des baisers n’effleurera plus vos yeux cernés..
Ses poings broieront vos doigts faibles et son accueil
Echinera vos peurs lâches aux cris pâmés
15 pieds
comme d’un jouet il maniera toutes vos résistances.
tenace, il forcera toutes vos jointures à plier.
vous verrez comme il manie la douleur à faire crier,
heures sanglantes où on voudrait défroquer l’existence.
Jusqu’à tomber roide il forcera vos larmes à la danse.
Jusqu’à en mourir il fera tourner aux pistes vos pieds
et malgré les dons très exacts à ses désirs épiés
il paiera de rigueurs folles chaque de vos obédiences.
Si vous tenez, lui payant d’un sourire humble chaque de ses soufflets
vaquant aux tâches, ne vous reposant que comme il lui plaît,
quand dégradée, vous ne rougirez plus d’aucune honte
mais du désir unique, insatiable de le servir,
quand vous aurez tout renié, vraiment, surtout vous, pour le suivre
Il vous purifiera au feu de son Absence !
[ 1 ] Jean Charlot a choisi et réuni ces poèmes dans un texte écrit au crayon, qui est à la base de cette édition. On a consulté d’autres textes manuscrits de ces mêmes poèmes et on en a noté les variantes les plus importantes.
[ 2 ] Une version de ce poème existe dans un manuscrit plus ancien avec des différences de mots, de majuscules, et de ponctuation. Toutes les différences de mots ont été notées ici. Voici les versions manuscrites des deux tercets, sans corrections :
Le manuscrit contient aussi le quatrain suivant, rayé par Charlot :
[ 3 ] Manuscrit : de faire.
[ 4 ] Manuscrit : la vie.
[ 5 ] Manuscrit : J’ai cru.
[ 6 ] Variante sur la page d’en face, identifiée comme telle par Charlot : noyé l’âme à pleins seaux.
[ 7 ] Original : travailles.
[ 8 ] Jean Henri Latude, 1725–1805, s’est évadé de la Bastille.
[ 9 ] Original : suffit.
[10] Une variante se trouve dans un manuscrit, présentée ici sans corrections :
Extase !”
[11] Peut-être mors ?
[12] Original : géant.
[13] Original : bercé.
[14] Original : Psychée.
[15] Original : s’endœuillent.
[16] Original : boût.
[17] Manuscrit.
[18] Manuscrit.
[19] Original : ou.
Sur la même page du manuscrit se trouve le brouillon suivant :
[20] Remplace : fardés.
[21] Manuscrit antérieur : creusant.
[22] Manuscrit antérieur : les. [?]
[23] Manuscrit : l’ouragon.
[24] Original : s’écrétait. Manuscrit antérieur : butait.
[25] Manuscrit antérieur : Et domté caressait .mes {illisible} touffus et roux mon fort pelage roux.
[26] Manuscrit antérieur : prunelle et mon être.
[27] Manuscrit : antérieur.
mon flanc dos puisant.
Variante : Futur dont le courroux puissant me flagella.
[28] Manuscrit, variante : contre mon flanc roué.
[29] Manuscrit ancien, rayé : doux.
[30] Manuscrit ancien : pleurs.
[31] Manuscrit ancien, alternative : calmés.
[32] Manuscrit ancien, alternative : chaude.
[33] Manuscrit ancien : Bercés au rhythme lent de son souffle incertain.
[34] Manuscrit ancien, rayé : presse.
[35] Manuscrit ancien, alternative : choses.
[36] Manuscrit ancien, alternative : Ne donne que l’oubli des êtres dans la Mort.
[37] Original : n’oppressera.
[38] Original : vivrais.
[39] Remplace : pas.
[40] Variante : dru.
[41] Original : brisée.
[42] Original : cueilli. Remplace : te cueille.
[43] Remplace : les.
[44] La première et la seconde strophe ont été interverties dans le manuscrit original. “Jésus Christ” est souligné. De légères différences se trouvent dans la ponctuation et le choix de majuscules.
[45] Original : rongeait.
[46] Manuscrit : Tel le pèlerin, prêt au départ.
[47] Manuscrit : les deux vers (12 et 13) sont intervertis. Original : “Mes doigts sont gourds La nuit glace.”
[48] Original : chût.
[49] Remplace : gaziste.
[50] Remplace : lampe.
[51] Remplace : Ns. pou.
[52] Variante : descend.
[53] Original : crachants.
[54] Variante : Tout.
[55] Remplace : Afin d’. Variante : Voulant.
[56] Remplace : Et s’a.
[57] Remplace : feu.
[58] Remplace : Et les peuples.
[59] Originale : séchèront.
[60] Remplace : Le Christ approche.
[61] Remplace : marqué signé du.
[62] Variante : la griffe.
[63] Original : enfant grossirait.
[64] Remplace : les anges.
[65] Original : miroit..
[66] Remplace : Qui crache.
[67] Remplace : te.
[68] Remplace : chair.
[69] Remplace : Car.
[70] Remplace : dom.